Le "Low Kcal" au sein d'Article 27 #Bruxelles

Le "Low Kcal" au sein d'Article 27

L’objectif d’Article 27 est de lutter contre la pauvreté en restituant à chacun·e le droit de prendre part à la vie culturelle, conformément à l’article 27 de la Déclaration universelle des droits humains[1]. La médiation culturelle est au cœur de ses actions : Article 27 #Bruxelles relie 250 organisations sociales qui luttent contre les exclusions avec autant d’organisations culturelles (cinéma, art de la scène, patrimoine, musique, …). Via notamment un système de ticket modérateur, les publics qui subissent une situation de précarité peuvent ainsi avoir accès à la vie culturelle pour la modique somme de € 1,25.

« L’accompagnement proposé par BRUXEO nous a permis de baliser notre travail »

Depuis ses débuts, il y a plus de 20 ans, Article 27 #Bruxelles, défend une société exempte de discriminations où chacun·e se sent libre de s’exprimer, peu importe sa situation socio-économique. L’accompagnement personnalisé proposé par BRUXEO était une bonne occasion d’approfondir la réflexion sur les aspects diversité et inclusion en interne, de se former, et d’établir un plan d’action propre à l’association.

Créer un cadre de travail pour aborder sa politique diversité et inclusion (D&I)

Article 27 #Bruxelles crée alors un groupe de réflexion interne, nommé « la diversiteam », qui réunit les médiatrices culturelles, Karima Lakbichi et Muriel Bernard, cette dernière prenant le rôle de coordinatrice de la diversiteam. La diversiteam s’appuie sur des personnes ressources que sont tou·te·s les autres travailleur·euses de l’association.

Création du « Low Kcal », un espace physique inclusif

Sur base d’un diagnostic diversité et inclusion, Article 27 #Bruxelles élabore un plan diversité de 8 actions. Parmi celles-ci, l’association décide d’aménager un local distinct prenant en compte les spécificités de chacun.e.

« La diversité c’est ce que l’on voit mais aussi ce que l’on ne voit pas. Pour conserver cette richesse, il faut éviter de lisser une équipe. Le « Low Kcal » permet à chacun·e d’être qui iel a envie d’être, en toute intimité si besoin. » analyse Muriel.

Un espace co-construit avec l’équipe

L’originalité de cette action réside dans un processus de construction qui se veut participatif. Les outils d’intelligence collective sont utilisés au service de l’équipe et permettent de récupérer la parole de chacun·e. « Grâce à cette dynamique, le « Low Kcal », et plus largement notre plan d’action D&I, reflètent l’expression et la personnalité de chaque membre de l’équipe » précise Muriel.

Partager les bonnes pratiques

Echanger avec une autre institution qui a mis en place un local distinct a été utile pour Article 27 #Bruxelles qui se questionnait sur les modalités de fonctionnement du « Low Kcal ».

« L’équipe se demandait s’il fallait définir un calendrier pour l’occupation du lieu. BRUXEO nous a mis en contact avec une institution qui avait aménagé un local afin, notamment, de permettre aux mamans d’allaiter leurs nourrissons. Ce lieu offrait aussi un espace d’intimité pour tout autre besoin, par exemple pour une personne qui aurait besoin de pleurer… Or il est difficile de fixer cela dans un agenda ! Nous avons donc décidé d’un fonctionnement spontané du local. »

Une réflexion de fond sur ses supports et outils de communication

Prendre en compte la diversité, c’est aussi utiliser des supports variés

Lors des réunions d’équipe, différents types de support (écrit, visuel, audio…) sont utilisés. « Ils permettent de garder l’attention, de transmettre l’information de manière variée, et surtout de permettre à chacun·e de s’exprimer dans le respect de ses besoins. Une personne peut être plus à l’aise à l’écrit qu’à l’oral, par exemple. » Les tons varient également : formel ou plus humoristique.

D’autre part, créer des supports permet de transmettre les valeurs de l’institution en interne.

Ils sont autant de traces écrites qui permettent de transférer les acquis aux nouvelles recrues et d’échanger sur le sujet. « Nos réflexions sur la diversité et l’inclusion ne sont pas des paroles perdues, l’on considère cela comme des assises fortes. » souligne Muriel.

Rendre ses outils inclusifs

Article 27 #Bruxelles veille aussi à rendre ses outils le plus inclusif possible. « On ne voit pas tou·te·s les mêmes couleurs. Afin que cela ne soit pas un obstacle, nous utilisons par exemple un outil de gestion de projet qui permet d’associer les couleurs avec des formes. »

Dans la réflexion sur sa politique D&I, et la mise en place d’un plan d’action, Article 27 #Bruxelles identifie plusieurs facteurs de réussite : 

Le support institutionnel, un facteur de réussite indispensable

La direction d’Article 27 #Bruxelles a soutenu et impulser la mise en place d’un plan diversité « ce qui constitue un facteur de réussite indispensable » explique Karima.

L’accompagnement de BRUXEO

Les ressources communiquées par BRUXEO dans le cadre de l’accompagnement individuel, que ce soit en termes d’outils ou de personnes, ainsi que les échanges avec d’autres institutions lors des réunions collectives ont permis à Article 27 #Bruxelles de concrétiser son plan diversité.

Un plan diversité porté par toute l’équipe

Dès le début de l’accompagnement par BRUXEO, un cadre propice à la réflexion a été fixé avec la création d’une « diversiteam », un groupe de travail chargé d’élaborer le plan diversité.

« Il était toutefois impensable de porter seul·es ce projet, qui concerne toute la structure. Toute l’équipe a immédiatement adhéré à la démarche et a été associée à la fois comme une ressource riche, en raison de la variété d’expériences qu’elle réunit, et aussi comme une alliée indispensable dans la mise en place et la réussite du plan d’action. »

Délimiter son action dans le temps

« On a donné une durée au local : il doit être fait pour décembre 2021. Ce temps fixé pour la mise en place permet d’avoir un objectif clair et défini et d’aller de l’avant. »

« On le fait déjà ! » comme facteur de motivation

Lors de la première réunion diversité, l’équipe s’est attelée à relever toutes les actions déjà mises en place en faveur de la diversité et de l’inclusion. Il s’agit d’un facteur de motivation important, « Nous ne partions pas de rien. Cette façon de voir la société était déjà ancrée dans les valeurs d’Article 27 #Bruxelles, dans notre démarche. Il était important de rappeler à l’équipe que ce plan s’inscrivait dans une continuité et n’était pas une tâche en plus ! ».

Le trajet diversité et inclusion d’Article 27 #Bruxelles est en cours. Certains enseignements peuvent déjà être tirés et des impacts identifiés.

Récolter la parole de chacun·e tout au long du trajet diversité

La réflexion autour des questions de diversité et d’inclusion a révélé que, selon les sensibilités, des sujets acquis pour les uns, ne l’étaient peut-être pas pour les autres. « Si une formation est proposée, il ne faut pas présumer que tout le monde est acquis à la cause…C’est la raison pour laquelle un suivi est indispensable. A cette fin, le formulaire d’évaluation permet de récolter la parole et d’exprimer son désaccord. Pour aller de l’avant, chacun·e doit être entendu·e. »

Le groupe de travail diversité est devenu institutionnel

Le groupe de travail ne s’est pas dissout avec la fin de l’accompagnement de BRUXEO. C’est devenu officiellement l’un des cinq groupes de travail de l’association, ce qui signifie que du temps de travail a été dégagé pour les participant·es.

Des actions qui résonnent au sein de l’équipe, avec les partenaires et plus largement au sein du secteur culturel

Il importe pour Article 27 #Bruxelles de diffuser et d’impulser ses nouvelles pratiques empreintes de diversité auprès de son réseau social et culturel. « Nous avons souhaité dans en premier temps nous concentrer sur la diversité et l’inclusion en interne, au sein de l’équipe, d’incarner véritablement cela, pour ensuite pouvoir rayonner vers l’extérieur » souligne Karima.

Certain·es membres de l’équipe ont spontanément rejoint des réseaux culturels et se font ainsi les ambassadeur·rices des questions de diversité et d’inclusion auprès d’autres acteurs. « C’est le signe que chacun·e porte véritablement ce projet diversité ! » se réjouit Karima. Une des collègues d’Article 27 #Bruxelles a, par exemple, rejoint le Think Tank d’Open Museum au sein duquel se tiennent des discussions sur l’inclusion des publics. « C’est une réflexion qui nous occupe depuis longtemps et nous pouvons vraiment nous imprégner des bonnes pratiques les uns des autres. » conclut la diversiteam.

[1] Le terme « humains » étant volontairement préféré au terme original « de l’homme »

Interview de Muriel Bernard, médiatrice culturelle auprès d'Article 27

"La diversité, c'est quelque chose qui s'ancre dans les pratiques..."