Communiqué de presse : 541 jours d’inaction – des dégâts immenses au détriment des Bruxellois·es

Communiqué de presse - Persbericht

Bruxelles, le 2 décembre 2025 - Après plus de 541 jours sans gouvernement de plein exercice, la Région bruxelloise détient désormais un record peu enviable ! Il ne s’agit pas que de la plus longue période de vide politique mondiale mais également d’une crise profonde et absurde aux répercussions multiples et dramatiques pour les Bruxellois·es.

Faute de gouvernement de plein exercice, il n’y a, tout d’abord, aucune nouvelle mesure pour répondre efficacement à l’évolution démographique « naturelle » des besoins fondamentaux de la population (cela nécessiterait une norme de croissance de 3 %), aux crises aigues sur le territoire (toxicomanie, logement, santé mentale, sécurité, ...), et aux impacts des réformes fédérales.

L’absence d’un budget 2026 impose en outre de fonctionner à nouveau sur base de crédits provisoires, ce qui fragilise gravement le secteur non marchand. Ce dispositif octroie aux ASBL leur budget 2024, non indexé, par tranche de 3 ou 4 mois, alors même que les besoins augmentent et que les salaires, eux, sont bien indexés. Il n’offre aucune perspective sur la pérennité des financements au-delà de quelques mois, et entraine une surcharge administrative.

Enfin, ces subsides sont souvent liquidés avec un retard conséquent, ce qui provoque de graves difficultés de trésorerie. L’incertitude budgétaire insoutenable (de nombreuses ASBL sont dans l’incapacité de préparer leur budget 2026) et les difficultés de trésorerie impactent négativement l’emploi : stress, non remplacement, chômage temporaire, licenciement et exode des talents.

Faute de solution et vu la forte corrélation entre budget et emploi, les ASBL n’ont et n’auront d’autre choix que de réduire leur personnel afin de préserver leur viabilité. Or, moins de travailleurs signifie une réduction de l’offre de services dans des secteurs essentiels tels que les soins palliatifs, le handicap ou la santé mentale !

Cerise sur le gâteau, le gouvernement en affaire courante a décidé de réduire de 15 % les subsides régionaux dits facultatifs. Ces subsides n’ont souvent rien d’optionnels. Ils répondent à des besoins importants et structurels. Très concrètement, cela signifie notamment qu’on réduit en 2025 des projets soutenus jusqu’ici dans le cadre du Plan Global de Sécurité et de Prévention. Il s’agit de projets de première ligne luttant contre la toxicomanie, la traite des êtres humains, les violences conjugales, la radicalisation, et accompagnant des personnes vivant en rue et/ou fortement fragilisés. Ces services permettent pourtant de faire de la prévention budgétaire en évitant des coûts futurs nettement plus importants.

Conscient de cette réalité, du contexte budgétaire et des enjeux sociétaux importants pour notre région, BRUXEO demande de veiller au maintien des subsides dits facultatifs qui permettent de financer des services d’intérêt général, et ce y compris dans le contexte des crédits provisoires 2026. A terme, il est indispensable de sortir du système des crédits provisoires et des subsides dits facultatifs non indexés et renouvelés annuellement. Au contraire, le secteur a besoin de financements efficaces, suffisants, structurels ou a minima pluriannuels et indexés. A défaut, les acteurs du secteur perdent du temps et une énergie folle à courir chaque année après des appels à projets et des financements précaires sans compter le temps pris pour rédiger les rapports d’activités et constituer les rapports financiers.

541 jours après les élections de juin 2024, il est URGENT de disposer d’un gouvernement de plein exercice pour mettre en œuvre des nouvelles mesures politiques répondant aux crises et à l’évolution des besoins de la population, mais également d’un budget complet pour offrir des perspectives budgétaires au-delà des crédits provisoires. Cet exercice budgétaire devra notamment veiller au respect des principes suivants :

  • L’effort budgétaire ne doit pas s’effectuer au détriment de l’accessibilité de la population aux services fondamentaux, sous peine de rompre le contrat social. L’égalité des droits et une redistribution équitable des richesses sont indispensables et fondent notre vie en société ;
  • Chaque choix budgétaire doit reposer sur une analyse à moyen et à long terme de ses impacts sociétaux et économiques. Il faut donc éviter les mesures linéaires ;
  • En termes de budget comme de sécurité, il est financièrement avantageux d’investir dans la prévention (santé, sans-abrisme, décrochage scolaire, ...) sous peine de payer davantage demain comme l’a démontré la crise Covid ;
  • Bruxelles a un déficit budgétaire et est pourtant au 5ème rang des régions européennes les plus riches au niveau du PIB/habitant. Ce paradoxe mérite une discussion avec les autres niveaux de pouvoir.

Oui, la situation est grave et la charge de la dette doit être maitrisée. Mais l’exercice budgétaire ne peut être une fin en soi : il doit être un levier au service de politiques publiques utiles et efficaces dynamisant Bruxelles et soutenant le bien-être de ses habitants.

Pour la 541ème fois, nous vous le répétons : Il y a URGENCE !

 

Contact presse :

Bruno Gérard – Directeur – BRUXEO

0474/39.13.25. – bruno.gerard@bruxeo.be