BRUXEO a réalisé son bilan carbone !

Comment naviguer sans boussole ? Comment piloter son association sans comptabilité ? C'est exactement la même logique pour réduire l’impact environnemental de son organisation : on ne peut pas réduire efficacement ce qu'on ne mesure pas. C'est pourquoi, chez BRUXEO, nous avons décidé de réaliser notre bilan carbone en 2024. Une aventure riche en enseignements, on vous explique !

Un bilan carbone, c'est un peu comme un check-up médical complet : il diagnostique les « pathologies » d'une organisation en identifiant et en quantifiant les diverses sources d'émissions de gaz à effet de serre (exprimées en équivalent CO₂ ou CO₂e), et permet ainsi d'établir un « traitement ciblé » afin de réduire les impacts environnementaux. Cette méthode examine trois périmètres : les émissions directes comme celles liées à la combustion de gaz pour le chauffage (Scope 1), celles liées à notre consommation d'électricité (Scope 2), et toutes les émissions indirectes comme celles associées aux achats, aux déplacements des équipes ou encore aux trajets des visiteurs (Scope 3).

BRUXEO accompagne les ASBL bruxelloises dans la mise en place de leur gestion environnementale en vue de décarboner le secteur à profit social et aller vers plus de durabilité à long terme. En ce sens, nous souhaitions renforcer la cohérence entre les conseils que nous prodiguons et nos propres pratiques. Nos objectifs sont multiples : en premier lieu, mesurer objectivement nos impacts environnementaux, puis établir un plan d’action pertinent qui vise à les réduire ; ensuite, faire reconnaître et valider nos bonnes pratiques environnementales et démontrer une certaine exemplarité en tant que confédération représentante du secteur à profit social. Pour ce faire, notre démarche s'inscrit dans une dynamique plus large : celle d’obtenir le Label Entreprise Eco-Dynamique de Bruxelles Environnement.

Comment avons-nous procédé ?

Notre bilan carbone a été réalisé grâce à l'appel à projets « Eco-coaching » de la Loterie Nationale, qui permet aux organisations de bénéficier d'un accompagnement professionnel pour mesurer et réduire leurs impacts environnementaux. Après avoir été sélectionné, nous avons choisi Tapio, une entreprise spécialisée, pour nous guider dans notre démarche. À l’heure actuelle, grâce à l’acquisition de nouvelles compétences et à une meilleure lisibilité de nos impacts, nous agissons en toute autonomie. Nous avons également initié une Eco-Team chargée de mettre en œuvre le plan d’action et de communiquer vers les équipes de façon transversale et régulière.

Nos résultats : un bilan carbone de 38,7 tonnes CO₂e !

Pour mieux comprendre ce que ce chiffre représente, voici quelques ordres de grandeur comparatifs :

  • 3 fois l’empreinte carbone moyenne d’un·e Belge (= 13,4 tCO2e)
  • 39 vols Paris – New York
  • Fabrication de 451 smartphones et de 201 ordinateurs portables
  • 341 873 km en bus thermique

Par ailleurs, la conclusion de notre bilan carbone est sans appel : 91,8% de nos émissions proviennent du Scope 3, c'est-à-dire de sources d’émissions indirectes :

  1. Les achats de produits et services (70% de nos émissions) dominent largement. Il s'agit principalement de nos assurances, télécommunications et divers services professionnels. Cette catégorie représente 27 tonnes CO₂e.
  2. La mobilité (15% de nos émissions) arrive en deuxième position avec 6 tonnes CO₂e. Cette catégorie inclut principalement les trajets domicile-travail de nos équipes, mais aussi les déplacements de nos visiteurs pour les formations et séminaires.
  3. L'énergie (10% de nos émissions) et les biens d'équipement (5%) complètent le tableau.
  4. Les déchets (moins de 1%) représentent l’impact le plus marginal.

Pourquoi ces résultats sont-ils précieux ?

Sans le bilan carbone, nous aurions probablement concentré nos efforts en nous reposant sur notre intuition et sur ce qui est visible, comme la gestion des déchets, alors qu’ils représentent moins de 1% de notre impact. En effet, les résultats prouvent qu’agir spontanément, sans mesurer et prendre en compte au préalable les données d’émissions, n’est pas la manière la plus efficace d’agir. Sans cette analyse, nous aurions perdu un temps précieux en agissant sans repères. C'est la différence entre une démarche environnementale de façade et une stratégie de réduction réellement basée sur des mesures. Cela étant dit, il faut également trouver un compromis entre les résultats obtenus et les actions qu’il est possible de mettre en œuvre d’un point de vue opérationnel. Par exemple, en tant que locataire, notre pouvoir d’action est limité, tout comme nous n’avons pas le contrôle sur les activités polluantes de certains prestataires de service. Au moins, à présent, cela a été mis en lumière et nous pouvons faire des choix plus judicieux. Néanmoins, pour définir nos actions, nous avons combiné plusieurs critères tels que la faisabilité, le budget, la temporalité, le niveau de priorité, l’accessibilité ou encore l’impact environnemental.

En outre, la véritable plus-value du bilan carbone est de permettre d’identifier directement les actions qui auront le plus d’impact, plutôt que de disperser son énergie dans des actions symboliques mais peu efficaces. Concernant BRUXEO, bon nombre de mesures, notamment au niveau énergétique, avaient été mises en place avant le bilan carbone. C’est pourquoi ce poste n’est pas ressorti comme étant le plus impactant.

Objectifs et perspectives

Fort de ces résultats, nous avons défini des objectifs ambitieux mais réalistes pour 2030 :

  • Réduction de 42% de nos émissions (Scopes 1 et 2)
  • Réduction de 52% de nos émissions par collaborateur (Scope 3).

Ces objectifs tiennent compte de la croissance prévue de BRUXEO. Actuellement, BRUXEO est composé de 16 collaborateurs·ices (soit 14 ETP). Il ne s'agit pas de réduire notre activité, mais bien de la décarboner. Voici quelques pistes d’actions inspirantes que nous avons mises en place en amont et après le bilan carbone, afin d’y arriver :

  • Isolation des tuyaux de chauffage 
  • Installation de réflecteurs derrière les radiateurs
  • Discussion avec les propriétaires du bâtiment pour installer des panneaux photovoltaïques 
  • Catering principalement végétalien et végétarien pour nos événements 
  • Remboursement total des frais de transport domicile-travail et incitants pour l’usage du vélo (parking, indemnités, un vélo de service, etc.)
  • Choix de fournisseurs et de services plus éthiques et durables
  • Installation d’une fontaine à eau du robinet et d’une machine à café « zéro déchet »

Pourquoi et comment le secteur à profit social bruxellois doit-il franchir le pas ?

Le secteur à profit social occupe une place essentielle dans la transition écologique. En intégrant les enjeux environnementaux à leurs pratiques, les organisations sociales renforcent aussi leur mission première : prendre soin des personnes et du lien social. Aujourd’hui, justice sociale et justice climatique sont indissociables. Il devient donc incohérent de sensibiliser à l’environnement sans mesurer ses propres impacts, ou de défendre l’équité sans s’interroger sur sa contribution aux dérèglements actuels.

Aligner les valeurs portées par le monde associatif avec les pratiques concrètes n’est donc plus une option : c’est une condition pour rester crédible, cohérent et porteur de changement dans un monde en pleine mutation. Les bénéfices à tirer d’une démarche environnementale dépassent largement l'impact climatique. En effet, le bilan carbone permet de générer des économies immédiates (énergie, achats optimisés), d’améliorer l'attractivité et la crédibilité de l’association auprès des bénéficiaires, des partenaires et des pouvoirs publics. Le secteur compte des milliers d'organisations dont l'exemplarité peut déclencher des changements profonds en matière de durabilité, bien au-delà de leur périmètre d’action direct.

Cela étant dit, les aides financières et les accompagnements sont de plus en plus accessibles pour les associations. Grâce aux dispositifs comme l'éco-coaching de la Loterie Nationale, aux facilitateurs de Bruxelles Environnement, aux calculateurs carbones en ligne et autres outils pratiques, comme l’Ecoscan développé par HUB Bruxelles, aux appels à projets et aux bourses proposées par certaines Fondations, il est de plus en plus facile de mesurer ses impacts, de recevoir des conseils personnalisés et de se mettre en action. Les outils existent et offrent une aide précieuse à mobiliser pour décarboner le secteur et aller vers plus de durabilité à terme.

Les associations ont tout à gagner à se lancer !

Le service Décarbon'Action de BRUXEO vous accompagne !

Un parcours d'accompagnement environnemental a été spécialement conçu pour les associations bruxelloises désireuses d’implémenter davantage de durabilité dans leurs activités et leurs pratiques. Ce programme, établi sur mesure, permet de vous guider dans votre transition écologique : autodiagnostic environnemental, bilan carbone simplifié, mobilisation de vos équipes, mise en place d'un plan d’action concret et adapté à votre situation et suivi de vos progrès à long terme. L'objectif ? Vous offrir les outils adéquats et une méthodologie qui vous permettra de structurer votre démarche environnementale à long terme.

Vous souhaitez être accompagnés ? Déposez votre candidature jusqu’au 8 septembre ici.  

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